En route vers la catastrophe

Comment un des grands succès français technique et économique des Trente Glorieuses, une entreprise fournissant à tout le pays une électricité abondante et bon marché, s’est transformé en désastre à force de lâchetés et de compromissions. Le bien commun représenté par EDF est en passe d’être dilapidé pour des raisons idéologiques et d’autres encore moins convenables.

La production et la fourniture d’électricité sont des vecteurs essentiels du monde dans lequel nous vivons. Les pays qui ne connaissent pas une électricité abondante et bon marché sont à la traîne sur tous les plans, éducation, industrie, culture, économie… et l’avenir semble accélérer l’utilisation de l’énergie sous cette forme dans la plupart des activités humaines. À cet égard, la reconstruction de la France après la dernière guerre avec le programme du Conseil national de la résistance (CNR) avait une bonne vision en mettant en place EDF. Elle concentrait les compétences et les financements pour assurer un service universel de l’électricité avec le droit pour tout citoyen de recevoir l’énergie électrique quelle que soit sa localisation sur le territoire et au même prix que tous les autres. Hauts fonctionnaires, dirigeants, ingénieurs, techniciens ont donc bâti au cours des dizaines d’années qui ont
suivi une entreprise performante qui a servi d’exemple à la plupart des pays.

Une électricité abondante et bon marché

Sous l’impulsion du général de Gaulle, le programme d’indépendance nationale s’est structuré, d’abord avec la bombe atomique, puis l’utilisation civile de la physique nucléaire avec des centrales électriques qui ont fini par assurer 75 % de la consommation électrique nationale avec la possibilité d’exporter aux pays voisins une énergie abondante et bon marché.
C’est un des grands succès de la France qui à la fin du siècle dernier était, avec ses 58 réacteurs nucléaires, au sommet de la compétitivité pour l’ensemble de ses installations électriques avec, en plus du nucléaire, une excellence dans l’hydroélectricité et dans les centrales thermiques, charbon, fioul, gaz.

Les plus vertueux en terme d’émissions de gaz à effet de serre

EDF était ainsi une des premières sociétés mondiales avec un potentiel technique exceptionnel et des experts connus et reconnus dans tous les pays, on nous enviait partout d’avoir construit un outil remarquable. L’idée avait été de disposer d’un service public centralisé gérant l’ensemble de la filière et il n’y avait pas, à l’époque, de considérations sur le climat. Mais lorsque le débat sur le réchauffement climatique et les gaz à effet de serre est apparu, notre appareil électrique faisait de nouveau des jaloux puisque les centrales nucléaires n’émettent pas de CO2. Nous étions ainsi, avec le nucléaire et l’hydraulique, les plus vertueux en termes d’émissions !

Et pourtant, tout au long des vingt dernières années, nous avons déconstruit EDF et nous sommes désormais au bord de la catastrophe : les plus anciens ont pris leur retraite et sont dégoûtés, les plus jeunes se demandent vers où va leur entreprise qui se démantèle de jour en jour sous la pression des règlements européens et des idiots utiles nationaux, administrations, écologistes, et politiciens fâchés depuis longtemps avec la science et l’industrie.

Un outil détruit par vingt ans de lâchetés et de compromissions

Dès le départ des travaux de la Commission européenne, on a commencé à s’interroger sur la concurrence et ces services publics à la française irritaient la technocratie ambiante bercée par la théorie libérale. Si les administrations françaises n’ont pas résisté à la pression des Allemands et des Britanniques, c’est que EDF apparaissait pour beaucoup un État dans l’État et que ces coups de boutoir supranationaux permettaient de piquer un peu le mammouth arrogant. On a donc laissé faire
ceux qui voulaient faire de l’électricité un produit comme un autre avec un marché et de la concurrence, il fallait arriver à séparer les activités de production de celles de transport et de distribution. Au bout de plus de vingt ans de combats contre EDF, on a donc ainsi permis la constitution de trois entités « indépendantes », EDF, RTE (transport, réseaux) et Enedis (distribution) avec une concurrence dans le métier de production en confiant des centrales hydrauliques ou thermiques à d’autres acteurs qu’EDF.

Mais de lâchetés en compromissions, on est allé encore plus loin, la production nucléaire étant centralisée et maintenue comme telle pour des raisons de sécurité et de sûreté, on a contraint EDF à vendre une partie de sa production à ses concurrents à un prix d’ami pour permettre à ceux-ci de lui faire concurrence ! idée technocratique exceptionnelle, comme la concurrence ne va pas de soi, on la bâtit sur un affaiblissement du producteur… propriété de l’État. C’est le scandale de l’Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique) : plutôt que de faire profiter le client et le contribuable des efforts réalisés par sa société nationale, on permet à des sociétés qui n’ont jamais investi dans ces centrales d’en tirer bénéfice au nom de Sainte Concurrence et de Sainte Commission européenne ! Hypocrisie aussi de l’administration française, bien décidée à affaiblir la puissance d’EDF.

Une stratégie de renouvelables coûteuse, sans base industrielle nationale et sans impact sur les émissions de CO2

Mais comme si cela ne suffisait pas l’écologie politique s’est mise en marche. Elle a été bâtie en France à partir d’un noyau antinucléaire et n’a pris qu’avec un biais idéologique le problème de l’environnement. Elle s’est engouffrée dans les énergies « propres », « nouvelles », « vertes » avec un enthousiasme inégalable, et après avoir fragilisé le secteur nucléaire – arrêt de Super Phénix en 1997 par la gauche plurielle – elle s’en est prise aux énergies fossiles et aux centrales à charbon françaises qui fonctionnaient seulement quelques heures dans l’année.

Le Grenelle de l’Environnement en 2007 a lancé les énergies nouvelles en France en prétextant de notre « retard ». il n’y avait aucune nécessité à accélérer un programme qui coûtait cher, sans support industriel national, et qui mettait en difficultés le fonctionnement de réseaux stabilisés par une base nucléaire à la gestion facile. Cette orientation a coûté très cher comme la Cour des comptes ne cesse de le dire et le client-contribuable a déjà vu sa note d’électricité bondir de 25 % malgré un apport très faible de ces énergies. Les centrales solaires et éoliennes sont prioritaires, elles sont intermittentes puisque dépendantes du vent et du soleil, elles entravent ainsi la gestion stabilisante des centrales nucléaires et fragilisent le réseau dans son ensemble. La poursuite engagée de ce programme de construction est mortelle pour le pays qui va voir sa note d’électricité encore bondir, mais aussi pour EDF qui voit ses liquidités fondre à vue d’oeil et qui se déleste d’actifs qui lui fournissaient des rentrées indispensables.

Les dirigeants du pays veulent-ils la mort d’EDF ?

Cerise sur le gâteau, la fermeture de la centrale de Fessenheim décidée par le candidat à l’élection présidentielle en 2012 pour des raisons électorales et finalement obtenue en 2020. Décision absurde ou scandaleuse privant EDF d’un outil amorti et performant au moment où les difficultés s’amoncellent. On annonce aussi la fermeture d’autres unités et on oublie de décider la mise en oeuvre d’un nouveau programme. Si on souhaite la mort d’EDF, il vaut mieux le dire, mais elle est en route car une entreprise, ce n’est pas seulement des machines qui produisent, des outils, c’est d’abord un personnel à la fois compétent et motivé qui a envie de servir, d’être utile à la collectivité de fournir en l’occurrence une électricité abondante et bon marché aux Français. Toute la grande maison sait désormais que ce souci n’est plus partagé par les dirigeants du pays, que le bien commun représenté par EDF est ou va être dilapidé pour des raisons idéologiques et d’autres encore moins convenables.

Le démantèlement progressif, les fermetures annoncées, les programmes d’éoliennes en mer imaginées sur tout le littoral – plus d’une centaine – vont dans le même sens, celui de la satisfaction d’une concurrence effrénée au détriment du client contribuable et de son environnement. Car ce que l’on fait au nom de l’écologie, c’est l’inverse des intentions verbalisées, on oublie les paysages, on n’a que faire de la faune et de la flore, on se fiche de la biodiversité, on pleure sur les coraux à Tahiti et on oublie nos merveilles en eau froide, nos cathédrales des mers ! On a ainsi sacrifié une de nos plus belles entreprises aux appétits des uns et des autres, mais surtout on a aidé nos concurrents à nous affaiblir. Cela sera définitif si le programme Hercule soutenu par les banquiers et la Commission européenne voit le jour : un nucléaire 100 % étatique indépendant de tout le reste des sociétés électriques ! Pour défendre le bien commun – la République –, il faut un sursaut, une réflexion, une détermination. Avant d’aller plus loin dans les investissements, en particulier les éoliennes en mer, il faut se mettre d’accord sur l’objectif : fournir une énergie électrique abondante et bon marché, et non chère et intermittente. Ensuite, il est nécessaire de redonner une définition du service public universel. Enfin il y a un corps social industriel, technique et scientifique qui va poursuivre
sa tâche dans les trois entités, EDF, RTE, Enedis. il faut resserrer les liens et non les distendre, car c’est ainsi que pourra être poursuivie la politique d’excellence des derniers soixante dix ans qui avait mis l’électricité française au premier rang international.

24 commentaires sur “En route vers la catastrophe

  1. Parfaitement d’accord avec vous, je pense que dans une période « tout électrique », transports collectifs, individuels ; dans une période « tout e.commerce » où les produits et la nourriture viennent jusqu’au domicile de chacun ; dans une période « tout à distance » où travail, culture et sport se déroulent à distance ; enfin dans une période d’accélération du numérique où les fermes de serveurs se multiplient, il est inconcevable de ne pas développer le secteur du nucléaire.
    Développer ce secteur consiste à intégrer les nouvelles technologies, des normes de sécurité plus drastiques, les possibilités de l’intelligence artificielle. Mais aussi consiste à former des ingénieurs concepteurs de centrales, des techniciens talentueux car construire des centrales est un savoir faire qui va disparaitre définitivement dans les prochaines années.
    Relancer la filière nucléaire est une priorité, se lancer dans des aventures de parc éolien dans des zones inadaptées (comme la baie de Saint-Brieuc) est une hérésie. Dans une période où nous devons miser sur nos forces et notre savoir faire, où le marché existe et où la demande augmente, il serait idiot de ne pas investir nos forces dans cette énergie.

  2. Il en est de même pour toutes nos entreprises publiques si ça doit être çà l’Europe je m’assois dessus vive le Frexit on ne garde que la monnaie

  3. La politique et les politiques de L’UE avec l assentiment du Gouvernement Français non qu’un bute plonger dans l’argent du publique pour le faire tourner dans le privé afin d avoir plus de facilité à le détourner. CE n’est pas la question de l’ouverture à la concurrence au soit disant profit des Francais mais bien aux profits des riches et ultra riches. L’ÉCOLOGIE N’EST LÀ QUE POUR APPUYER LES CASSES DES INDUSTRIES .

  4. Céder EDF au privé est pour moi une haute trahison (« ne sommes nous pas » en guerre » comme annoncé « ) . Ce n’est pas négociable l’entreprise appartient aux citoyens elle est essentielle pour l’avenir de la France. Qui plus est, avec ce projet ce serait la vente des barrages au privés qui lorgnent depuis des dizaines d’années sur la poule aux oeufs d’or. Car en plus de l’électricité ils auraient la « main » sur la gestion de l’eau « élément vital ». Pas besoin de décrire ce qu’il se passerait si l’état (nous) n’avait plus son mot à dire. Une catastrophe nationale.

  5. Tout ceci Loïc, Bruno … constitue un corollaire certain, pourtant on ne peut pas dire qu’ils avancent masqués. Ils nous ont toujours annoncé leurs intentions, les conséquences seront simplement pires que ce qu’on pouvait craindre. Mais que faire dans un régime ou la médiocratie a remplacé le démocratie ? Bien Cordialement – Guy

    1. Bien au delà de toute considération idéalo-politoco-pseudoécolologiste, la production de nos réacteurs constitue le socle de la stabilité du réseau électrique. C’est grâce à eux que l’on peut adapter en temps réel la production à la consommation . De plus cette électricité est totalement decarbonée. Crey- Malville était la filière permettant de  » brûler » leur déchets. On l’a sacrifiée sur un coin de table pour des enjeux électoraux….comme Fessheinm.
      Vive la gabégie à la française!

  6. Pas forcément la catastrophe !
    Si je vous disait qu’une nouvelle technologie est en passe d’être réalisée en France pour la France et pour proposer à EDF d’être le leader mondiale de la performance énergétique.
    Le générateur quantique couplé aux technologies de production conventionnelle pour une mixité ultra économique et écologique.
    Notre avenir c’est de regarder au delà des technologies de transition comme l’éolien, le solaire, l’hydrogène etc qui ne sont que de passage pour laisser place à une aire nouvelle.
    Bienveillance, efficacité et respect de l’environnement.

  7. On semble toujours proposer le choix entre l’énergie alternative « ou » le nucléaire. Si on remplaçait simplement « ou » par « et »?
    Les centrales nucléaires à l’intérieur de la France, sont réduites en puissance l’été car trop peu d’eau dans les rivières. Le solaire à tendance a produire trop en été. Stocker du solaire été-hiver est réaliste en passant par l’ammoniaque ou le méthanol mais perd un facteur 4, dans ce cas on perd une grande partie de l’avantage CO2. Stocker jour-nuit demande beaucoup de batteries dont la production est très énergivore et plein de rejets toxiques.

  8. Excellent résumé, rien de neuf mais très utile pour recadrer le désastre et les responsabilités… la France s’est tue depuis 20 ans au niveau des instances européennes quand il s’agissait du nucléaire… sans parler de la libéralisation du bien commun qu’est l’électricité (qui n’est pas une marchandise mais le sang de l’économie…)… L’année qui vient est de tous les dangers avec la vague verte, sa taxonomie foireuse (pour laquelle durable = vert: ce qui est une connerie ecolo bobo) et autre mythe hydrogéné (au profit des lobbys éolien et solaire ET gazier – bien vu de ce dernier… et de l’Allemagne et North Stream)… car maintenant que le budget est accordé vient le temps de la distribution… et le nucléaire est globalement exclu des outils d’implémentation de la vague verte… seul espoir: que la France se réveille (mais vite!!!) et se joigne à quelques autres Etats Membres (à l’Est européen) pour se coaliser et taper sur la table du Conseil pour défendre le nucléaire… mais je ne suis pas optimiste… à moins que le discours du Creusot ne soit autre chose que du « lip service »…

    1. Tout à fait d’accord avec Loik le floch prigent (que j’ai connu et fréquenté lorsque j’étais Administrateur civil au Ministère de l’industrie)
      Je suis retraité depuis plusieurs années et ne partage pas du tout cette lubie de certains « esprits modernes » n’ayant pas compris qu’un affaiblissement d’ÉDF est une erreur majeure aboutissant au déclin de la France.
      William DUMONT

  9. C’est un peu plus compliqué que ça à la base. La Commission avait un agenda libéral pour susciter la concurrence dans des secteurs un peu endormis : distribution d’eau, transport, énergie et télécoms. Grosso modo ça a plutôt pas trop mal marché, avec effectivement la contrainte que le monopole public devait aider ses concurrents à grandir. C’est exactement ce qu’a été obligé de faire France Telecom. Sauf qu’avec l’électricité en France, le cadre théorique ne marchait pas, l’électricité n’étant pas stockable, le nucléaire ne pouvant pas être privatisé et étant moins cher. Tout le monde a fait l’autruche pendant 20 ans, pour ne pas remettre en cause le principe qui fonctionnait ailleurs, et EDF est resté dans un statu quo approximatif. Puis les écolos sont arrivés au pouvoir un peu partout, et toute rationalité a disparu.

    1. 1 – « C’est un peu plus compliqué que ça à la base. » ??? Le raisonnement donné est très clair (pour un ing. vs énergie et informatisation industrielle)

      2 – « La Commission avait un agenda libéral pour susciter la concurrence dans des secteurs un peu endormis : distribution d’eau, transport, énergie et télécoms. » Source ??? Et démo. de l’efficacité de l’époque ???

      3 – « Grosso modo ça a plutôt pas trop mal marché » ; et donc de la désindustrialisation alors, à ce jour ???

      4 – Rappel générique typologie industrialisation (au sens de l’ing.) : notion de système et effet d’échelle => possibilité de conception et développement avancés, d’où le propos de Loïc ici, et à réfléchir, pour tout réseau (telecom., eau, transports (dont rail).. sachant que 3% de la population mondiale (en France, ne font asymptotiquement, que 3% de R&D possible et) amènent à faire des choix drastiques, dont celui de se regrouper pour résister à la concurrence internationale… et à re-penser localement le « paradigme libéral ».

  10. Excellente analyse de Mr Le Floch Prigent.
    Je place mon angle de vue sur un plan géopolitique : l’Allemagne, jalouse de la réussite du nucléaire français, a décidé de détruire à petit feu l’atout de son voisin. En infiltrant la commission européenne avec l’appui des écologistes antinucléaire, elle l’a influencée pour nuire au nucléaire.
    Ainsi, cette industrie, atout pour lutter contre le réchauffement climatique, n’est toujours pas reconnu dans la taxonomie verte de la CE, alors que le gaz est reconnu comme énergie de transition…
    La France perd à petit feu son 3ème secteur industriel après l’aéronautique et l’automobile, dans une indifférence médiatique générale.
    Tout faux pour le climat, pour notre indépendance énergétique et pour l’intérêt général des consommateurs !

  11. Parfaitement d’accord avec cette analyse. Il faut arrêter de ne penser qu’élection et fausse idéologie. Le pronucléaires sont les vrais écologistes aujourd’hui tant que nous n’avons pas d’autres solutions. Je dirai moi aussi que si c’est ça l’Europe vive le « frexit ».

  12. Le droit parfait n’existe pas, c’est une création humaine. En règle générale, il ne fait qu’habiller les rapports de force; ça vaut pour le droit européen de la concurrence, les divers textes plus ou moins écolos, imposés par exemple par des comités citoyens dont la médiocrité est patente…
    Continuons à accepter passivement des règles qui sabotent nos points forts: fut un temps pas si lointain où les DS, les CX, les R16 , les Simca 1100 , les R25, et bien d’autres, se vendaient comme des petits pains, en Allemagne aussi. Nous avons tué notre industrie auto en dégoûtant les français à coups de règles, PV, normes et autres contraintes. Restent ceux qui achètent des belles voitures, à l’étranger malheureusement. Le nucléaire, c’est un peu la même chose: plus de 50 ans de nucléaire civil avec des difficultés, bien sur, mais sans incident grave, ça, c’est le constat. Faisons peur aux français, ce sera un grand pas vers sa ruine…

  13. Je souscris complétement à cette analyse pleine de bon sens . Elle émane de quelqu’un qui a été un industriel et qui raisonne comme tel. Nos politiques n’ont vraiment rien compris et ont sacrifié pour des raisons idéologiques ou électorales notre industrie nucléaire qui était à la fin des années 90 la première du monde. Monsieur Jospin en fermant le réacteur de Creys-Malville pour récupérer les 5% de voix de madame Voynet a commis une énorme erreur .L’Histoire jugera . La France avait alors une longueur d’avance sur la filière à neutrons rapides qui sera sans aucun doute celle qui dominera la production d’électricité à la fin du siècle . Beaucoup de pays se relancent aujourd’hui dans l’étude de cette filière . C’est le moment que choisit la France pour abandonner le projet « ASTRID ». Sommes -nous devenus idiots?

  14. Bravo pour ce texte que je découvre. Oui, l’énergie en général et l’électricité en particulier sont le « sang » de notre société, ça a commencé surtout avec le charbon au début du 19ème siècle et seul le nucléaire peut assurer la demande mondiale et française si l’on veut supprimer les fossiles à cause du climat. Mais ceci gêne d’immenses intérêts économiques qui s’emploient à le contrer. J’ajouterais que Bruxelles ne peut pas demander le scandale du démantèlement d’EDF au nom d’un abus de position dominante car ceci doit s’évaluer au niveau européen et pas au seul niveau français bien sûr (les fameux 75% de l’électricité). On sent bien qu’il s’agit en fait d’une poussée orchestrée à Bruxelles par certains pays, par l’écologie politique (la décroissance donc la sortie du nucléaire), par les énergies renouvelables et bien sûr les énergies fossiles. J’en viens à me demander si l’élection de Mr Macron n’est pas due à son engagement de maintenir le 50% de nucléaire quand on se rappelle la bienvenue élimination de Mr Fillon qui avait affiché un programme pro-nucléaire. La guerre économique est partout…

  15. Bonjour Loik,

    Je souscrits entièrement à votre tribune. Ce sont des traitres qui dilapident l’argent des consommateurs d’électricité au bénéfice de quelques-uns et des concurrents d’EDF en particulier.
    Le modèle EDF a permis à la France de disposer d’une énergie décarbonée, fiable et peu chère au grand dam des professions de foi (dogmatiques) décroissantistes.
    Il est urgent de remettre EDF sur les rails et de lui donner les moyens de son développement.

    Bravo!

    Sebastien

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