L’Europe de l’électricité, un marché de dupes

Comment a-t-on pu construire un marché européen de l’électricité qui dans le même temps accorde la priorité aux énergies intermittentes solaires et éoliennes et d’autre part donne une cotation en continu du marché de gros pour un produit, l’électricité, non stockable et dont l’usage suppose un équilibre permanent entre la production et la consommation. Un marché est fait pour permettre l’existence d’une concurrence favorable aux consommateurs, il n’est pas fait pour nourrir des parasites.

La création du marché de l’électricité en Europe a été réalisée sous l’influence de deux idéologies à première vue contradictoires, celle de l’écologie politique antinucléaire et anticapitaliste et celle de l’école de Chicago libérale dogmatique opposée obsessionnelle aux monopoles des services publics. Après de multiples soubresauts et des luttes acharnées, les élites françaises ont fini par accepter, pour soi-disant « sauver l’Europe », de faire un pas décisif vers la création d’un marché pour l’électricité en 2005, Powernext. Dans le même temps, les producteurs alternatifs d’électricité s’installaient avec des éoliennes et des panneaux solaires à travers l’Europe.

Une construction intellectuelle absurde

Il y a donc aujourd’hui d’une part une règle de priorité sur le réseau pour les énergies intermittentes solaires et éoliennes et d’autre part une cotation en continu du marché de gros et des marchés à terme pour un produit, l’électricité, non stockable et dont l’usage suppose un équilibre permanent entre la production et la consommation.

Cette construction intellectuelle a priori absurde a cependant duré une quinzaine d’années avec des consommateurs s’apercevant modérément de prix en régulière augmentation mais rassurés à l’idée que les produits proposés étaient de plus en plus « propres » et « verts » et que donc, les factures additionnelles étaient pour le bon motif, le bien opposé au mal !

Il a fallu la guerre en Ukraine pour que les populations découvrent le mensonge sous-jacent que les spécialistes connaissaient bien, les énergies intermittentes ne survivaient que grâce à leur « doublure » par de l’électricité produite par du charbon ou du gaz, et le prix de l’électricité dépendait ainsi directement de celui du gaz ! Les sanctions contre la Russie et les mesures de rétorsion se traduisant par une réduction drastique des fournitures de gaz ont engendré l’augmentation spectaculaire des prix de ce produit devenu rare et a entraîné dans la même spirale celui de l’électricité.

Un marché qui nourrit des parasites

L’Europe s’est soudain mise à trembler et a essayé d’inventer des « boucliers » pour calmer les consommateurs dans un désordre complet. Rien de bien surprenant puisque le fameux « marché de l’électricité » cachait un océan de disparités entre les politiques et les intérêts des pays concernés. Il n’y a jamais eu de politique européenne de l’énergie, et l’existence de ce marché ne faisait que cacher des divergences de plus en plus affirmées avec un leadership allemand affirmé justifié par son économie florissante.

Depuis plus de neuf mois, les gouvernements pataugent dans l’idée d’une « réforme » du marché de l’électricité et celui de la France se raccroche à l’idée qu’abandonner cette institution serait un premier pas décisif vers la désintégration de l’Europe alors que son discours est celui de la solidarité européenne. On peut comprendre son dilemme, mais on ne peut admettre son indécision mortifère : notre industrie, déjà mal en point, peut disparaître en quelques mois si des mesures courageuses ne sont pas prises pour mettre fin à une politique mensongère.

Un marché est fait pour permettre l’existence d’une concurrence favorable aux consommateurs, il n’est pas fait pour nourrir des parasites qui font monter les prix sans ne plus avoir aucun lien avec les coûts. Dans tous les secteurs, les producteurs ont le sentiment d’être spoliés par les intermédiaires qui sont les maîtres des prix finaux, mais on peut déterminer les coûts et les marges des intervenants, et c’est vrai dans le domaine du pétrole où les revenus des producteurs comme des commerçants  sont énormes comme on le sait par rapport aux coûts de production. Mais dans le cas de l’électricité, comme on est sur un produit éphémère, cette relation n’existe pas et quand cela dérape, comme aujourd’hui, on n’a plus aucun rattrapage possible, l’algorithme a échappé à son créateur.

Revenir au « chacun pour soi »

Il y a des réformes qui sont assez simples à mettre en œuvre à côté des mesures d’urgence qui devraient permettre de ne pas mettre en faillite tous les consommateurs français d’énergie électrique si les technocrates arrêtent d’être idiots. Ils doivent reconnaître leurs errements, ce qui est le plus difficile pour eux, et constater tout simplement que l’Europe de l’énergie n’existant pas, il suffit de revenir au « chacun pour soi » illustré par l’attitude des Allemands et des Pays-Bas et donc de reprendre un tarif réglementé tenant compte des coûts réels de l’électricité, d’un coût moyen et non d’un coût marginal.

Et puis cette alerte sur l’électricité doit aussi nous interroger plus profondément sur notre politique énergétique et ses fondements idéologiques qui ont conduit à la situation catastrophique en terme de quantités de produits, de prix, de sécurité des approvisionnements et de souveraineté.

Errements idéologiques

Il est manifeste que nous avons déraillé gravement en négligeant le nucléaire, aussi bien l’existant que le futur avec un abandon de la maintenance, du « dégoulottage » des centrales amorties (réalisé en Suède et aux États-Unis), du maintien des compétences industrielles et des programmes de 4e génération, SMR et neutrons rapides (Superphénix 1997 et Astrid 2019). Nous avons subi les manœuvres politiciennes antinucléaires qui nous ont amenés aux bords du gouffre.

Par ailleurs, nous avons cru à la gratuité des énergies intermittentes et à leur capacité à satisfaire « proprement » notre consommation électrique. Il faut que nous admettions nous être trompés. L’énergie électrique exige structurellement d’être « pilotable ». Il nous faut donc d’urgence abandonner l’idée d’une priorité systématique accordée sur les réseaux aux sources d’énergies intermittentes. Penser puis faire le contraire nous mènera directement à la mort de l’industrie et du pays, nos voisins « verts » allemands nous le montrent en se précipitant sur tout le gazole mondial pour le substituer au gaz russe, pas de faux-semblant ni de nouveaux mensonges, il est déjà trop tard…

Construire une centrale nucléaire en cinq ans, pas en quinze

Mais alors que faire de ce fameux « marché de l’énergie » organisé à Leipzig et Francfort autour de l’EEX ? L’abandonner tout simplement ou en faire un musée à l’idéologie délirante des temps passés et délier ainsi de leurs fonctions les fameux fournisseurs alternatifs, parasites inutiles d’un passé révolu.

Revenons à une politique simple que la nécessité de concentration de l’outil nucléaire dans la même entreprise contraint et examinons les coûts, les progrès de productivité et les coûts induits des précautions multiples que les antinucléaires ont mis sur nos chemins. On parle de quinze ans pour construire une centrale nucléaire moderne ; du temps de Pompidou-Messmer, c’était cinq ans, en Chine c’est cinq ans. D’où viennent ces quinze ans que l’on nous assène tous les jours comme une vérité révélée ? Et le jumeau numérique, qui en parle, qui dit la façon dont les Chinois, avec l’aide de nos ingénieurs, assurent la sûreté de leurs installations, comment ils organisent la maintenance avec les outils modernes issus des connaissances accumulées par eux et par nous ? Sont-ils improductifs ? Sont-ils chers ? Ont-ils eu besoin d’un marché intellectuel et de parasites pour bâtir ce qui va être le premier parc nucléaire mondial ?

Nous allons donc devoir, si nous voulons rester un pays industriel, revenir à la notion historique de la nécessité d’une énergie abondante, bon marché et souveraine, basée sur un nucléaire fort associé à une hydroélectricité vivante et dynamique car pilotable. Cela nous conduira à un coût qui figera un tarif minimum explicable au consommateur pour 85 % de l’énergie produite. On y rajoutera une marge pour la santé économique du producteur, puis le coût moyen des pics que les autres énergies devront nous apporter. Pour le consommateur, individuel comme professionnel, ce coût moyen résiduel sera aussi explicable et pourra le conduire à changer sa période de consommation, mais nous quitterons ainsi définitivement les mirages des deux idéologies mortifères qui ont bien failli au cours de cette année 2022 nous plonger dans la tourmente définitive : la disparition du pays, la France dans le noir !

11 commentaires sur “L’Europe de l’électricité, un marché de dupes

  1. Après tous ces constats justes et éclairés auxquels je souscris totalement il faut agir efficacement pour faire reprendre la main à la France sur sa stratégie énergétique…mais comment faire ? Mr Loïk Le Floch-Prigent proposez nous une démarche.

  2. Ne vous en déplaise, le marché fonctionne parfaitement. Il illustre depuis plusieurs mois l’ineptie d’abandonner le nucléaire, peu cher, décarbonné, abondant et stable au profit d’énergies intermittentes donc pas forcément moins chères, ni moins carbonées car couplées à de la production fossile flexible ( gaz ou charbon). Cette dépendance aux énergies fossiles nous met à la merci des soubresauts géopolitiques mondiaux. L’histoire se répète et encore une fois atteint notre souveraineté dans son ensemble.
    Si le nucléaire représente une grande part de la solution, recréer un monopole publique du nucléaire ne semble pas indiqué. EDF a une forte responsabilité dans la situation que nous connaissons aujourd’hui.

  3. La faute à tous ces énarques idiots, alors qu’un bon sens de niveau certificat d’études aurait permis de construire un système réaliste et équitable.

  4. Synthèse claire et précise. Nous sommes nombreux à a comprendre et adhérer. Par contre que nous manque t’il pour que cela se transforme en actions concrètes et dans l’intérêt du pays !? Un retour à 1789 ?

  5. Le point Par Jean de Kervasdoué
    Il faudra se souvenir des 8 et 28 juin 2022. En effet, le 8 fut le jour où le Parlement européen approuva le texte sur la régulation des émissions de dioxyde de carbone des automobiles et le 28, celui où l es ministres de l’Environnement, réunis en conseil, adoptèrent ce texte . Il interdit notamment la vente des voitures thermiques neuves à partir de 2035 , ce qui veut dire, à l’échelle d’une industrie de ce type, demain matin.
    Il offre ainsi aux entreprises asiatiques et américaines un marché dans lequel, jusque-là, les Européens excellaient. Cette décision est d’autant plus stupide qu’elle ne favorisera pas, à partir de 2035, la baisse des rejets de gaz carbonique par les voitures circulant en Europe – bien au contraire ! – car la recherche de moteurs moins polluants se sera alors arrêtée. Donc, à l’instar de Cuba qui est aujourd’hui, 60 ans après la révolution castriste, le conservatoire des automobiles américaines des années 1950, l’Europe deviendra dans douze ans celui des vieux véhicules thermiques.
    Mais le plus grave n’est pas là. En effet, cette décision implique que la voiture électrique se généralise et, avec elle donc, la fourniture non seulement d’électricité en quantité suffisante et à un prix abordable, mais également de matériaux pour les carrosseries et pour la fabrication de la batterie dite « Lithium-ion » qui l’équipe.
    Comme de nombreux rapports le démontrent – et notamment celui de l’Agence internationale de l’énergie –, ceci nécessite, en amont de la chaîne de valeur automobile, des ressources minérales et de matériaux qui, très vraisemblablement, ne seront pas disponibles en quantité suffisante pour répondre à une demande amenée à exploser. Si les ambitions de « décarbonation » sont respectées, la demande de sulfate de nickel utilisé dans les cathodes de ces batteries pourrait en effet passer d’environ 80 000 tonnes à plus de 3 millions de tonnes en 2040 et celle de lithium, de 22 000 à 900 000 tonnes.
    D’une dépendance énergétique à une autre
    Il en va de même, de manière non exhaustive, pour le manganèse, le graphite, le cobalt, les terres rares ou le cuivre dont l’utilisation à des fins électriques pourrait être multipliée par trois. Appréhendées dans leur globalité, ces différentes ressources minérales proviennent, de surcroît, souvent d’un plus petit nombre de pays que ceux qui produisent aujourd’hui du gaz et du pétrole. Autrement dit, l’Europe va passer de sa dépendance énergétique actuelle à une autre dépendance, celle de quelques pays plutôt moins amicaux que les États-Unis, l’Algérie ou les pays du Golfe qui nous fournissent gaz et hydrocarbures quand la Russie fait défaut.
    On trouve en tête de l’approvisionnement mondial de ces matières premières certes parfois l’Australie et les États-Unis, mais plus fréquemment la Chine, l’Indonésie, et la Russie, puis quelques pays d’Afrique comme la République démocratique du Congo ou d’Amérique latine comme le Chili. Par ailleurs, lorsque la Chine ne maîtrise pas l’amont extractif, elle dispose d’une position dominante dans l’étape-clé du raffinage. Les goulots d’étranglement vont donc être, d’une part, l’approvisionnement en matières premières – l’Europe représente 25 % de la consommation actuelle alors qu’elle n’en produit que 3 % – et, d’autre part, la métallurgie dont nous avons cru bon en France de nous séparer pour nous fournir en Chine.
    Ouvrir une mine, quand on y arrive, prend au moins quinze ans, une fois purgés tous les recours juridiques. En France, une mine de lithium doit s’ouvrir dans l’Allier en 2028 (il existe aussi des gisements de ce matériau en Bretagne – Tréguennec – et en Alsace), mais si l’on en juge par l’échec de l’ouverture d’une mine d’or dans l’ouest de la lointaine Guyane (ce projet vient d’être abandonné après une décision du Conseil constitutionnel de février 2022), il est risqué de parier sur l’avenir de l’extraction du lithium en France métropolitaine. Les Français sont, plus que d’autres encore, atteints du syndrome Nimby (not in my backyard) car, s’ils achètent des minerais et des produits d’industries polluantes, ils ne veulent surtout pas en extraire chez eux. Il en est ainsi du gaz de schiste, dont l’exploitation est interdite en France alors qu’elle dispose de gisements dans ses sous-sols ; mais, tant que les Américains nous en livrent, pourquoi se salir les mains ? En outre, pourquoi chercher de l’or en Guyane alors que la direction du Trésor trouve si facilement des préteurs pour financer les déficits ?
    Ce constat n’est en rien biaisé par un pessimisme défaitiste. Il fut clairement exprimé à Doha, durant deux cessions tenues à la World Policy Conference, organisée par Thierry de Montbrial et l’IFRI du 9 au 11 décembre 2022. Ce constat est surtout parfaitement documenté par le 36e rapport « Cyclope » publié par Philippe Chalmin et Yves Jégourel. En 703 pages, ils analysent avec précision tous les marchés de matières premières qui s’étendent des produits agricoles au marché… de l’art, en passant par ceux des métaux et matériaux qui jouent un rôle dans toutes les industries de l’électricité. Le constat général est uniforme : sans rupture d’approvisionnement, sans refus d’exporter, sans guerre, étant donné le déficit entre l’offre et la demande, les prix de ces métaux et matériaux vont fortement contribuer à une croissance des coûts, notamment des véhicules électriques, ce qui pose, de toute évidence, la question de la compétitivité-prix des industriels européens face à une concurrence, chinoise notamment, qui, dans le secteur automobile comme dans tant d’autres, ne manquera pas de s’intensifier. Le recyclage, l’écoconstruction et l’effort de sobriété ont, fort heureusement, un rôle déterminant à jouer pour limiter notre dépendance, mais pourront-ils combler le déséquilibre entre l’offre et la demande ? Rien n’est moins sûr.
    Je renvoie au rapport Cyclope 2022 pour tous ceux qui seraient intéressés par l’une ou l’autre de ces matières premières et que la géopolitique de ces minerais intéresserait. L’énergie électrique ne se nourrit pas que de vent et de soleil.
    Certes, un rapport, celui de Philippe Varin, remis au gouvernement le 10 janvier 2022, porte sur « la sécurisation et l’approvisionnement en matières premières de la France ». Il propose notamment la création d’un observatoire des métaux stratégiques confié à l’excellent BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières). Portant le nom d’Observatoire français des ressources minérales pour les filières industrielles, celui-ci a été officiellement lancé par le gouvernement en novembre dernier, ce qui, au regard la rapidité de sa mise en œuvre, témoigne des ambitions françaises dans ce domaine. Toutefois, ce même rapport recommande surtout la création d’un fonds d’investissement public et privé pour que la France prenne des participations dans des projets miniers. En cette fin d’année, nous n’en sommes pourtant pas encore au stade du passage aux mesures opérationnelles !
    La cigale française va devoir payer
    Il est d’ores et déjà certain que la cigale française, qui se voile de pudeur pour ne pas voir les problèmes environnementaux soulevés par ses importations directes ou indirectes de minerai, aura à en payer un prix de plus en plus élevé. On doit aussi redouter les ruptures d’approvisionnement, sans parler des conséquences en matière d’emploi et de balance des paiements d’une décision que rien n’exigeait, notamment pas la réduction du rejet de gaz carbonique par les véhicules thermiques qui circuleront en Europe bien après 2035.
    D’ici là cependant, devant le prix des véhicules électriques, même ceux fabriqués en Chine qui sont et seront moins onéreux, on peut annoncer en France une réaction, aussi vraisemblable que forte, des captifs de l’automobile, en deux mots des « Gilets jaunes », car ils ne pourront pas s’offrir de tels véhicules, par ailleurs inadaptés à leur usage.
    Cette ineptie de 2022 suit celle de 2021 sur la politique agricole commune (Farm to forck), qui organise officiellement la décroissance des productions européennes, elle vient après celle portant sur la régulation du marché de l’électricité de 2010 et dont nous voyons cet hiver le prix à payer !
    Comme nous sommes à l’époque des vœux, souhaitons simplement que les intérêts de la France soient défendus en 2023 !

    1. dégoulottage c’est, en industrie, augmenter la production en augmentant les dimensions ou le productivité du « goulot d’étranglement »
      EEX ou EPEX c’est l’instance de marché de la Commission installée à Leipzig qui a remplacé Powernext

  6. Le problème majeur qui empêche la France de défendre ses intérêts en Europe est que:
    La France veut garder son spread de 0,5 points en moyenne avec l’Allemagne, c’est vital pour elle avec son mais
    L’Allemagne « pilote Bruxelles », surtout dans le domaine de l’énergie; c’est de notoriété publique.
    Donc pour la raison du spread de la France mais aussi par idéologie, les députés macronistes de Renew Europe votent contre tous les projets favorables au nucléaire ou plus généralement contraires à ce que veut voter l’Allemagne.
    Le gouvernement français ne peut pas se permettre de s’opposer à l’Allemagne, la France risquerait de perdre son spread.
    C’est un chantage à peine voilé.

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