Combien de temps peut-on vivre dans le déni ? l’énergie

La politique énergétique française est déstabilisée depuis des dizaines d’années, les résultats s’affichent désormais au grand jour mais on se refuse toujours à accepter d’observer la réalité et, en conséquence, de prendre les mesures de correction indispensables pour redresser l’économie de notre pays et surtout son industrie.

La formule d’Einstein : « la folie c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent » s’imprime durablement dans la France d’aujourd’hui car, après avoir constaté sa désindustrialisation à l’occasion de la crise du Covid, elle  ne veut pas voir que le mauvais traitement du dossier énergie amorce une nouvelle poussée de faillites et une accélération des délocalisations industrielles lourdement responsables de nos déboires actuels. Dans l’industrie, un échec est analysé avec rigueur dans un exercice difficile et nécessaire qui s’appelle un « retour d’expérience », c’est à ce prix que le pays tout entier doit s’atteler s’il veut éviter de sombrer rapidement, on ne peut pas vivre dans le déni, ou du moins pas très longtemps.

Déjà en 1973  les « chocs pétroliers » avaient ébranlé nos certitudes et nous avions constaté que nous avions eu tort de nous endormir pendant des dizaines d’années avec un prix bas de l’énergie et une abondance venue d’ailleurs. La nécessité de disposer d’une énergie abondante, bon marché et souveraine était évidente et toute la politique nationale, tous les acteurs économiques et sociaux, s’étaient mis en ordre de marche pour consolider nos activités autour d’un programme nucléaire ambitieux, du maintien de notre hydraulique, d’une recherche dans l’énergie solaire et d’une maitrise de nos consommations. On se souvient, par exemple, des concours lancés pour des automobiles consommant un litre aux cent kilomètres ou la création d’un Commissariat à l’Energie Solaire (le COMES). On doit aussi se rappeler des risques pris dans les installations pétrolières et gazières en Mer du Nord pour nous libérer de la dépendance des gisements du Moyen-Orient. La conscience de la fragilité de notre prospérité était profonde et imprégnait toutes les couches de la société tandis que le rationnement des produits pétroliers désorganisait toutes les vies quotidiennes.

Quand le chômage de masse s’est installé dans notre pays, non seulement nous n’avons pas voulu examiner ses causes profondes, mais nous avons préconisé des remèdes à court terme dont chacun connaissait l’inefficacité réelle, nous nous sommes enfoncés dans le déni, et on peut observer que nous continuons en partie à nous y complaire.

Ces questions ont d’ailleurs déserté le débat politique et l’écologisme politique a gagné la bataille de l’opinion avec la domination des peurs, la peur nucléaire, la peur des pollutions, la peur de la disparition de la planète et la nécessité de la « précaution » inscrite dans la Constitution ! La prospérité elle-même était remise en question, était-elle vraiment nécessaire, ne pourrions nous pas revenir à vivre d’amour et d’eau fraiche, dans les bois, sous la tente, avec les animaux sauvages et le chant si doux du rossignol ? L’image d’un bonheur sans fin attaché au milieu naturel bafoué par l’industrie et les producteurs d’énergie s’est durablement imprégné dans la société avec cette image redoutable d’une voiture électrique silencieuse sur une belle route bitumée, un enfant souriant à l’arrière regardant avec émotion une éolienne, silencieuse aussi, lui apportant l’énergie du vent… à domicile. Cette image est superbe et terrifiante car on y mesure le mensonge qu’il va falloir combattre pour revenir sur des dizaines d’années d’abandon et de lâchetés. Ces merveilleux moulins sont posés avec du béton et sont en métal, les deux constituants les plus énergétivores de notre civilisation. Celle-ci repose sur le ciment et l’acier et donc sur une énergie abondante, bon marché et concentrée.

Avec la biomasse, l’hydroélectricité, la géothermie et le nucléaire ce sont les énergies « pilotables «  c’est-à-dire qu’elles peuvent être appelées à tout moment par le consommateur. l’énergie éolienne et l’énergie solaire, appelées souvent énergies renouvelables « nouvelles » sont intermittentes, c’est-à-dire qu’il faut qu’il y ait un vent suffisant ou du soleil pour qu’elles fonctionnent.

L’écologisme politique a d’abord voulu éliminer le nucléaire – la peur du danger, toujours la peur – puis elle a combattu le diesel en ville à cause de la pollution en arguant sur le nombre de morts par an en France de maladies respiratoires dues à ce carburant, puis elle s’est saisie des rapports du GIEC pour dénoncer les fossiles dans leur ensemble avec une éradication du charbon immédiate suivie d’un programme de changement complet de civilisation en Europe pour donner l’exemple au monde entier, voitures électriques, pompes à chaleur (électriques !)… Pour diriger vers la « bonne solution «  pour l’humanité elle a aussi démonté la filière hydraulique en arguant des atteintes à l’environnement et à la biodiversité, la chasse aux barrages était aussi lancée ! Il ne restait donc plus, si on n’oublie pas la géothermie que les énergies intermittentes, éoliennes et panneaux solaires, les énergies « vertes » propres » et… gratuites car on ne paie pas le vent et le soleil. Tel est donc l’avenir radieux qui nous est promis, en France d’abord, en Allemagne aussi, et, bien évidemment portée par ce comportement exemplaire la planète suivra, elle qui est si malade de tous ses humains sales et gaspilleurs, elle retrouvera sa virginité originelle et arrêtera ses caprices climatiques, ses volcans, ses tornades, tout ce qui trouble notre quotidien. Tel est le message reçu depuis plus de vingt ans, et tel est le message relayé désormais par tous les médias et une grande partie des politiques de tout bord qui n’osent plus mettre en doute le catéchisme sous peine de l’excommunication immédiate. Tout individu atteint d’un doute ou d’un questionnement peut être rejeté de toutes les radios et télévisions et cela pour le personnel politique c’est la mort immédiate !

Et pourtant  un nombre toujours plus grand de scientifiques et de techniciens qui n’ont pas d’ambition électorale s’exprime de plus en plus et de mieux en mieux pour mettre à mal la doctrine et surtout les solutions qui sont ainsi retenues. On notera que la Commission européenne, le Parlement européen, la plupart des organismes d’Etat sont imprégnés par ces croyances en pensant s’appuyer sur la science et préparer l’avenir de leurs enfants. Quand l’ADEME ou RTE en France adhérent profondément à cette vision, ils sont sincères, mais leurs professeurs de sciences n’ont pas été convaincants ou ils dormaient pendant les cours, désolé cela ne marche pas et la guerre en Ukraine accélérant une crise de l’énergie latente qui allait arriver dans les deux ou trois ans a précipité les choses, désormais ceux qui veulent voir n’ont qu’à regarder : le roi écologiste politique est nu.

Tout d’abord penser que dans un délai court l’humanité va pouvoir se passer, sans révolution des plus faibles, de 80 % de ses sources d’énergie est un enfantillage. L’humanité peut s’adapter à des changements de température, mais pas au retour en arrière civilisationnel, c’est-à-dire le dénuement, tous les humains aspirent à la prospérité et à la consommation. Tous veulent leur automobile, si le changement qu’on leur propose c’est le transport de masse obligatoire ils ne seront pas d’accord ! Le totalitarisme « vert » ne peut pas « passer », ce n’est pas un plafond de verre, c’est un plafond en béton. Quoi qu’il arrive l’humanité a fonctionné à la recherche d’une énergie abondante, bon marché et souveraine, si elle possède du charbon, du pétrole ou du gaz elle l’utilisera là où elle en dispose.

Le mix énergétique français, nucléaire électrique, hydroélectricité et pics électriques satisfaits par le gaz, pouvait ensuite aller vers une généralisation électrique plus importante avec véhicules électriques et pompes à chaleur. Mais cet exemple n’aurait pas été exemplaire puisque difficilement reproductible dans les pays charbonniers, pétroliers ou gaziers, c’était bon marché ou du moins pas trop cher pour nous, nous étions souverains, tous les pays ne pouvaient suivre notre exemple ! De toute façon il fallait imaginer que les fossiles allaient encore être utilisés partout dans le monde et que la recherche devait donc porter sur la montée des rendements, le contrôle et l’éradication des polluants et la captation et le traitement du CO2 puisque l’on considérait la décarbonation indispensable.

Le nucléaire est en voie d’abandon en Allemagne et en Belgique, il a failli périr plusieurs fois en France, cela reste un espoir pour l’humanité, mais d’abord pour la France qui, malgré les politiciens qui ont désiré ou  décidé sa mort a encore des compétences mondialement reconnues dans la construction, la maintenance et l’exploitation autour d’EDF et de Framatome et les 100 000 employés des sous-traitants regroupés dans le GIFEN. Les centrales chinoises, finlandaises et britanniques ont aidé à la survie de notre appareil industriel ! profitons en. Par contre avec l’arrêt de Super Phénix en 1997 et celui d’Astrid en 2019 on a mis une croix sur les réacteurs de quatrième génération, ce sont eux qui vont utiliser pendant des centaines d’années pour faire de l’énergie les déchets de nos centrales, on espère que le programme sera relancé pour que nous ne soyons pas conduits à acheter aux Chinois, aux Russes ou aux Américains les résultats des travaux dont nous étions les pionniers.

L’hydraulique a été un des points forts de notre pays, Sogreah/Neyrpic/Alstom a porté hautes les couleurs du pays à travers le monde, construisant la moitié des turbines planétaires. L’écologisme politique n’aime pas les barrages, quand elle parle d’énergies renouvelables elle met de coté l’hydraulique, Alstom est devenu General Electric, c’est une honte, nous le savons tous.

Elles rajoutent de l’aléatoire à l’utilisation de l’électricité frappée par un aléatoire structurel, celui d’avoir à servir tous les consommateurs qui allument un appareil sans perte de puissance. Car l’électricité ne se stocke pas, le gestionnaire du réseau doit donc équilibrer chaque seconde la production et la consommation et la consommation par définition est aléatoire. Si l’on ajoute l’aléa du vent ou du soleil, on rajoute des coûts de régulation inutiles puisque chaque usine « renouvelable » est « doublée » par une centrale à énergie fossile (ou hydraulique) qui va être appelée dès qu’elle faiblit ou qu’elle arrête. Les cours d’électricité sont bien loin dans le cursus de nos parlementaires (entre autres) mais cette caractéristique pénalise les énergies intermittentes au point que, quand le gaz disparait, l’Allemagne s’effondre, elle n’est plus électrique que 25 % du temps ! C’est ce mensonge ou cet oubli du caractère « inutile » sur le réseau électrique de tous les nouveaux moulins à vent qui fragilisent aujourd’hui l’Europe, ce qui ne veut pas dire que les énergies éolienne et solaire sont inutiles, elles peuvent être remarquables en circuits courts avec autoconsommation, sur les îles comme au Danemark, dans des endroits non desservis… mais c’est un appoint « intermittent » ce n’est pas une base ! Quant à la « complémentarité «  nucléaire / éolienne et solaire présentée comme une évidence par certains politiciens, je leur demande instamment de retourner rapidement à l’école, le nucléaire est une base, elle est bon marché dans la production continue, on ne va pas commencer à jouer au yoyo avec le combustible nucléaire pour satisfaire une diarrhée verbale trompeuse, la seule réelle complémentarité si on veut poursuivre dans l’erreur des usines intermittentes c’est le gaz, c’est ce qui a été prévu pour la Bretagne Nord avec les horreurs d’éoliennes au Cap Fréhel et d’Erquy « doublées » par une centrale à gaz à Landivisiau : ceux qui font doivent le dire, même si c’est cher et stupide ! A Saint-Nazaire , c’est la centrale EDF de Cordemais (charbon / pellets) qui va faire le travail pour que la Bretagne Sud ne soit pas dans le noir en hiver ! Pas le parc d’éoliennes en mer !

Le mix énergétique c’est la cohabitation, deux innovations verbales nationales, inutiles de vouloir lancer des anathèmes, un jour il faudra affronter la réalité, le plus tôt sera le bienvenu si l’on veut maintenir notre prospérité.

27 commentaires sur “Combien de temps peut-on vivre dans le déni ? l’énergie

  1. Tout cela devrait être évident à ceux qui ont un minimum de culture technique et pas trop de mauvaise foi. La civilisation moderne et la prospérité sont indissociables d’une forte disponibilité d’énergie. Si la civilisation grecque antique n’a pas décollé, ce n’est pas parce que les penseurs antiques étaient moins bons que les penseurs actuels, c’est simplement parce qu’elle ne disposait pas d’énergie abondante et de bonne qualité (haute température notamment qui est indispensable pour la chimie lourde et pour la métallurgie). La force musculaire des esclaves et des animaux ne suffisait pas. Et l’on ne va pas bien loin avec un four à charbon de bois !
    Et tout s’enchaine dès lors que l’on maitrise des matériaux de plus en plus élaborés. L’électronique a besoin de matériaux ultra purs, les centrales nucléaires ont besoin de matériaux à haute résistance et de consommables (les combustibles) débarrassés des moindre traces de ce qui peut gaspiller des neutrons, les centrifugeuses (pour l’enrichissement) ont besoin d’une résistance importante pour pouvoir tourner vite sans casser etc…
    On peut (et l’on doit) bien évidemment améliorer les rendements de tous les process, la science le permettra si on ne lui met pas des obstacles. Mais mieux vaut le faire par amélioration continue qu’en jetant aux orties des siècles d’amélioration progressive.

    1. Peut-etre ne cherchons nous pas l’energie la ou elle se trouve ? La temperture n’est pas l’unique solution pour fondre les metaux !
      Mais pour en arriver la, les scientifiques devront faire preuve d’un peu plus d’humilite et plutot observer les phenomenes naturels d’un peu plus pres afin d’extraire les informations necessaires a l’emergence d’une science qui sera au benefice de l’humanite et non pas a celui, exclusif, des multinationales hors-sol.
      Les intelligences artificielles que l’on decrit comme la panacee utilisent des quantites d’energie monstrueuses alors qu’il suffit de « quelques morceaux de sucre » (…) pour faire fonctionner un cerveau…
      Les siecles d’amelioration progressive auxquels vous faites reference sont un frein a la nouveaute : en effet, comment expliquer des concepts inconnus a l’aide de concepts connus? Une « revolution » scientifique est devenue necessaire afin de depoussierer toutes les vieilles idees, et certainement pas de persister a exploiter plus de ressources pour produire plus d’energie (ce qui, a terme conduit inevitablement a des conflits).

    2. Vous oubliez, vous les ingénieurs, que la Planète ne peut supporter le gigantisme. Justifier l’agriculture intensive, le tout nucléaire, veut dire, comme la chimie de synthèse, n’avoir qu’une solution pour tout le monde! Avez vous conscience que le commerce des armes s’est élevé à 3500 milliards de dollars en 2021?
      Suivant le principe de la fourmi et du puceron, si vous créez une activité, suivant une dépendance à la machine, il vous faut des consommateurs pour perdurer.
      Et vous fomentez des conflits pour écouler votre production, ou vous inventez des virus, en toute bonne foi.
      Un peu de philosophie ne fait pas de mal, car elle n’hypothèque pas la vie mais elle la sublime.

      1. il n’y a pas vous et nous , il n’y a que nous ! il n’y a pas deux planètes il n’y en a qu’une , nous sommes donc solidaires des orientations qui ont été prises !

  2. Ce genre d’article et ses arguments n’avaient-ils pas plus de sens pour contrer la « folie écologique » quand elle s’est emparée de nos destins ? Nous voyons partout dans les médias de brillantes personnes qui nous expliquent pourquoi nous vivons cette crise énergétique.

    Pour ma part, j’ai toujours été pour le nucléaire, mais ma voix ne porte pas vraiment. Alors que dans les politiques, il y a ceux qui savaient ! Nicolas Sarkozy en son temps, lors d’un débat avec François Hollande ce me semble, avait expliqué que sortir du nucléaire était une ineptie. Je n’ai pas eu l’impression d’entendre beaucoup de soutien de grands dirigeants !

    Il est peut-être temps de poser les bons constats autrement qu’après les désastres non ?

    Pour l’industrie en France, il faudra des années pour rattraper les 40 années passées à défaire cette dernière. Le dire, ce n’est pas le faire. Il est vraiment temps de s’y coller maintenant !

  3. Ancien ingénieur de Total je partage tout à fait ce point de vue et on doit être des milliers d’ingénieurs dans ce cas…..
    Nous avons laissé le pouvoir de décision politique à des ânes , avec le résultat que l’on connaît …..C’est un peu de notre faute !

  4. Que vous n’approuviez pas un commentaire, soit, cela fait partie du jeu… mais il n’est pas tres elegant de ne pas dire pourquoi.
    Vous publiez un article qui s’adresse au public et ce public qui prend le temps de le lire, est en droit d’y repondre (puisque ce droit lui est offertpar le site) et de donner un avis. Si le commentaire comprend quelque chose de desobligeant, il est legitime de votre part de le moderer, mais si c’est un avis pertinent, alors le minimum serait d’informer (eventuellement par e-mail) la raison de la non approbation de ce commentaire particulier.
    D’autre part, ce commentaire s’adressait plus precisement a Mr. Jean-Claude BARESCUT qui aurait peut-etre apprecie un retour que vous lui deniez.

  5. Oui on a gâché l’industrie française (politique energetique et recherche fondamentale abandonnée) et je le regrette sincèrement. Mais penser qu’on ne devrait
    pas respecter le principe de precaution ou se poser les bonnes questions dans 1 projet industriel au nom du progrès…. c’est vous qui avez peur. Il est vrai que la paperasse de l’ICPE ne répond que très mal à cet objectif, mais il a le mérite d’exister. Je pense qu’il ne faut pas tout jeter à la poubelle, le roi ecolo n’a pas plus de légitimité que le roi moneyfirst. Bien évidemment que notre vie sur terre a forcément un impact, mais soyons dans le progrès pour trouver des solutions à nos problèmes de pollution (au sens large du terme) grâce à de la recherche! Là où on est d’accord c’est que cela fait longtemps qu’on aurait du commencer…

    1. Cher Loïck,
      J’apprécie votre verbe teinté d’humour et la manière toute en simplicité que vous avez de décrire nos problèmes énergétiques.
      L’association « Les gardiens du large » tente de se battre contre le parc éolien au large de Quiberon , belle île et Groix.
      J’aimerais votre avis sur la production d’hydrogène par le nucléaire.
      Il semblerait que cette solution permettrait de palier aux problèmes des pics de consommation
      Cf cette page :
      https://www.iaea.org/fr/bulletin/lelectronucleaire-et-la-transition-vers-une-energie-propre/bien-plus-quune-source-delectricite

    2. « Le principe de précaution »… Qu’est ce que c’est que cette ineptie ? Regarder avant de traverser une rue ? Mettre sa ceinture pour conduire ? Lire la notice d’un produit d’entretien avant de l’utiliser ? Stocker son arme à feu dans un endroit sécurisé ? Est ce que ce genre de concept a sa place dans la Constitution ? Absolument pas. Cela revient à dire « réfléchissez avant d’agir ». Les Français sont tellement mauvais et incompétents qu’il faut le leur rappeler ?
      J’ai quitté la France il y a quelques années et je peux vous dire que vos masturbations intellectuelles de ce genre amusent beaucoup à l’étranger surtout quand on sait qui aura des problèmes de chauffage cet hiver…

  6. Aujourd’hui, l’utopie a changé de camp: Est utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant.
    Il est plus facile de s’arranger avec sa mauvaise conscience qu’avec sa mauvaise réputation, aurait dit Nietzsche!

  7. Merci pour ce cours d’histoire de notre production énergétique passionnant, ou s’exprime souvent votre colère et votre tristesse à l’égard de dirigeants idéalistes, qu’ils soient de bonne ou de mauvaise foi.

    C’est quand l’électricité fut coupée cet été sous les effets de la canicule que j’ai pris conscience de son importance dans ma vie.

    Vous êtes croyant dans le nucléaire comme d’autre sont croyants écologistes. Et la fusion nucléaire vous y croyez ?

    Parmi les nouvelles générations, beaucoup n’ont même pas le permis de conduire. Nos frères Indiens, Chinois ou Brésiliens sont aussi bien plus sobres individuellement même s’ils nous asphyxient avec leur charbon.

    Le fait de dire « revenir en arrière » suppose que nous aurions emprunté l’unique voie viable, et qu’y renoncer serait régresser. Mais tout le monde voit bien que cette voie n’a pas que des bons côtés, et qu’on s’est trop longtemps shooté à l’énergie facile, ayant chacun à notre disposition 500 esclaves en permanence, par ce que nous consommons comme énergie en équivalent force humaine.

    1. La fusion nucléaire … une énergie d’avenir … et qui le restera encore très longtemps (la citation n’est pas de moi !)
      Un abrégé (infos contrôlées sur Wikipedia):
      – La première réaction de fusion « anthropique » date de 1934 (par Rutherford)
      – L’installation actuellement la plus performante est le Joint European Torus au Royaume-Uni. En 1991 il a obtenu une énergie de fusion (chaleur) égale à 65% de l’énergie consommée (électrique). En février 2022, il a réussi à produire 59 MJth sur une durée de fonctionnement « record » de 5 secondes (donc 12 MWth).
      – Iter, sauf retards (im)prévisibles, devrait produire, si tout va bien, vers 2035 une puissance thermique de 500 MWth, à partir d’une énergie consommée de 300 MWél pendant 7 à 10 minutes (ensuite on arrête et on répare tout ! Les températures du plasma atteignent plusieurs centaines de millions de degrés, les matériaux connus résistent plus ou moins bien à 2 ou 3000°C …)

      A partir de là, il restera à résoudre les quelques menus problèmes suivants
      – Concevoir un système capable de capter cette énergie thermique pour alimenter un générateur de courant électrique
      – Etendre la durée de fonctionnement des 7 à 10 minutes d’Iter jusqu’à au moins 80 000 heures (environ 10 ans) sans grosse maintenance.
      – Rendre le système économiquement compétitif …

  8. Sur l’énergie, Bruxelles (une fois, hein !), l’Allemagne et notre gouvernement de bras cassés appliquent avec constance et bêtise cette devise Shadok revue et corrigée : « Il vaut mieux pomper même si cela se passe fort mal que de risquer qu’il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas »

  9. Au commencement est la peur de l’avenir que l’on pense conjurer par un retour vers un passé qui n’a pas existé tel qu’on se l’imagine.
    Cette peur a trouvé un exutoire dans des partis politiques qui la prennent en charge, partis minoritaires dont l’appoint était indispensable à qui voulait conserver le pouvoir à tout prix. Et donc la logique infernale s’est mise en place, depuis le fin des années Mitterrand, puis années Jospin-Chirac, puis la dame des trente cinq heures, puis F.Hollande, en enfin notre actuel président pendant longtemps.La classe politique s’est engluée dans un mensonge dont elle ne peut s’extraire, d’autant moins que la pression allemande, relayée par sa proconsule à Bruxelles pèse de tout son poids sous le couvert des vaches sacrées européennes. Et cette classe politique a donné au mensonge un programme industriel construit sur des rentes de situation garanties par l’Etat , rentes dont se sont emparés des industriels et financiers cyniques .
    Mais qui donc brisera le cercle mortifère dans lequel notre pays est en train de s’enfermer ?Il faudra être courageux, mais personne ne le sera à notre place
    Bravos à Loïk Le Floch-Prigent pour son courage et sa persévérance !

  10. Les écolos ont gagné en 40 ans. Malgré les alèses lancées par chercheurs’ scientifiques, ingénieurs etc.
    Que faire ?
    Essayer de rapetasser un champ de ruines ?
    Ou jouer la politique du pire, aller au fond du gouffre pour être enfin débarrasser de ce fatras mortifère ?
    Comme on a dû anéantir l’Allemagne pour se débarrasser du fascisme ?

  11. Un petit commentaire un peu hors sujet à propos d’une question technique …
    La France, championne du nucléaire s »est retrouvée en carafe avec tout un tas de réacteurs avec des tuyauteries fissurées. Des fissures apparaissent rarement par hasard. Y a-t-il eu une enquête sur les causes de ces fissures ?
    Pour être plus précis, une cause très fréquente de fissures est la « fatigue »: des contraintes alternées, en particulier des alternances « chaud – froid ». Nos politiques, pour plaire aux écolos, ont imposé à EDF de faire du « suivi de charge », autrement dit de baisser l’allure, donc les températures, quand solaire et éolien sont là, et repartir à fond quand ce n’est plus le cas. Ces variations induisent une « fatigue thermique » des matériaux et peuvent conduire à une fissuration. Cette cause possible a-t-elle été étudiée ? (il est curieux que la France, seul pays à faire joujou avec du suivi de charge sur ses réacteurs nucléaires soit aussi le seul pays frappé par ces fissurations … N’aurait-il pas fallu, « principe de précaution » oblige, annoncer à nos écolos … nos centrales marchent en base, quand on n’aura pas besoin de votre « énergie verte », on vous sort du réseau !

      1. Il n’y a d’ailleurs pas que la question des cyclages thermomécaniques. Un fois l’investissement fait, le cout de fonctionnement (les consommables) du nucléaire est très faible. Donc quand on a un réacteur disponible, autant le faire tourner au maximum. J’ajoute qu’une grande partie des utilisateurs a besoin d’une fourniture garantie et continue et ne peut se contenter de consommer qu’au gré des creux du marché spot. Et si l’on raisonne en contrat de long terme, le concurrent du nucléaire est alors un couple intermittent + secours (gaz ?) qui globalement a un cout de fonctionnement bien plus élevé qu’une éolienne quand le vent daigne souffler. L’avantage du nucléaire est évident.

  12. Ce qui me désole, c’est de constater que même certains polytechniciens, comme Elisabeth Borne notre premier ministre, suivent le mouvement ! L’idéologie plus forte que la science ?

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