Pourquoi cette envie d’abattre EDF ?

Une des meilleures performances du Conseil National de la Résistance a été la création d’EDF, et l’objectif déclaré d’indépendance nationale a conduit l’entreprise à accélérer et réussir le programme de construction de centrales nucléaires conduisant à la mise en fonctionnement aujourd’hui de 58 réacteurs. EDF avec ses équipes techniques est ainsi devenu une référence mondiale aussi bien dans le domaine nucléaire qu’en hydraulique ou en thermique. Quel que soit le pays, les opérateurs rêvent d’avoir EDF comme conseil ou partenaire.

Cette réussite est loin d’avoir satisfait tout le monde en France et les critiques fusent de toutes parts depuis des années, en particulier de la part des technocrates de l’Europe qui accusent les monopoles d’État de ne pas permettre une concurrence loyale. EDF, avec un passé de puissance interne du syndicat majoritaire CGT alors très proche du Parti Communiste est ainsi montré du doigt comme un résidu du monde ancien.

Après des dizaines d’années de fonctionnement on peut dire que les résultats sont probants. On souhaitait une indépendance nationale, une compétitivité du prix de l’électricité, une sécurité d’approvisionnement, et EDF a réussi une autre performance remarquable, non prévue et non désirée à l’époque, celle d’être l’entreprise mondiale la plus performante en émission de gaz à effet de serre, grâce à 75 % d’électricité d’origine nucléaire et 11% d’origine hydraulique.

Un tel succès méritait une punition exemplaire, elle est arrivée avec l’écologie politique débouchant sur les lois de « transition énergétique » dont le seul résultat, à ce jour, est la fragilisation d’EDF en attendant son démantèlement annoncé tandis que l’on attaque délibérément une autre réussite nationale, son industrie automobile en commençant par le diesel en attendant le moteur thermique ostracisé par une loi qui le fait disparaitre en 2040.

La première salve réussie contre EDF a été anti-nucléaire avec l’arrêt du programme Super-Phénix en 1997 sous la pression des ministres écologistes appartenant au gouvernement de la « gauche plurielle ». Comme les 58 réacteurs fonctionnent et alimentent correctement le pays le maintien des compétences scientifiques mais surtout techniques et industrielles passait par la poursuite d’un programme comme celui-là, c’est de cette année là que date la baisse de niveau des praticiens du nucléaire, et donc les difficultés vécues dans le programme de l’EPR de Flamanville qui se voulait la construction du renouveau nucléaire du pays.

Mais les attaques contre le nucléaire continuent et c’est le parc existant qui est mis en péril avec la centrale de Fessenheim en Alsace qui devient l’enjeu de l’élection du Président de la République en 2012. Pour obtenir le vote écologiste le nouveau venu doit concéder la centrale alsacienne à la raison qu’elle est « la plus vieille » en activité : en fait c’est elle qui a con nu le plus de travaux de réfection et ce serait donc, techniquement, une des dernières à fermer. Tant pis le mal est fait et personne ne veut plus arrêter le programme de fermeture, ni l’objectif de baisser en ? années la production nucléaire de 75 à 50%.

On voit donc que le pays s’engage alors dans deux voies contradictoires, mise en Bourse d’EDF et donc compétitivité à assurer tandis que le déclin nucléaire est programmé qui marque la défiance de l’actionnaire majoritaire à l’égard du principal actif de l’entreprise. Le titre plonge alors fort justement, et il est temps, comme dans les livres de préparer avec les Banques d’affaires le démantèlement de la société, c’est le projet « Hercule » qui est présenté depuis peu.

Le programme de transition énergétique n’aura ainsi ni dépollué les villes, ni réduit le niveau de gaz à effet de serre national, mais aura tué un des phares industriels du pays, tandis que la note d’électricité progresse et que les besoins de maintenance et de raccordements du réseau (RTE) atteignent des sommets !

Car, pendant le même temps, la doctrine de la compétition fait rage, il y avait un monopole, on le supprime, on introduit la compétition de façon parfaitement artificielle et on finit par constater que les prix augmentent puisque l’on a financé les énergies renouvelables, que celles-ci sont intermittentes et que les surcouts dans le réseau sont impubliables. L’installation de l’Autorité de Régulation de l’Électricité (ARE) n’a rien changé puisque celle-ci a récemment déclaré que l’objectif de son action n’était pas la baisse des prix pour le consommateur mais l’augmentation des possibilités des offres. Le quasi-monopole de la production et le monopole structurel du Réseau a donc débouché sur le chaos. On a accepté le dogme de la concurrence dont la conséquence évidente est d’augmenter les prix pour le consommateur . Mais l’essentiel était la fragilisation du « monstre » EDF, et cela s’est effectué à la grande satisfaction des technostructures, en particulier allemandes et européennes.

Hercule va, sans doute, être la dernière pièce mise à l’édifice de déconstruction, les banquiers « conseils » vont encore se gaver, les écologistes politiques vont exulter, les subventions vont continuer à permettre aux promoteurs des énergies nouvelles de prospérer, tandis que le contribuable va payer comme le consommateur tandis qu’un des derniers centres de compétitivité pour l’industrie française, son électricité, va rentrer dans l’ordre « normal ». On aura alors la possibilité de crier au scandale de l’augmentation de la production de gaz à effet de serre dans notre pays puisque l’on aura tout fait pour y arriver.

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